Personnages présents
- Kaay, Hekas Gerwa roublard ;
- Nykos Agalias, Rylareia passionné ;
- Takari Dreamflower, Alkitar vengeur.
Date de la séance
5 novembre 2025
Déroulement de la séance
La Meute s'enfonce dans le passage à l'est de la salle principale du Mirim, découvrant un ossuaire peuplé de défunts guerriers équipés d'armures et d'armes luathi de facture ancienne. Craignant de commettre un sacrilège, Nykos et Kaay se retiennent de trop fouiller, mais Takari entend bien s'équiper d'un plastron de bronze afin d'amortir le choc des combats. Sa récente déconvenue l'incite à se protéger, au grand dam des conséquences. Heureusement pour lui, les morts ne semblent pas s'en émouvoir.

La salle adjacente contient la trésorerie de feu Mahazra, mais cet étalage de richesses ressemble à un piège aux yeux des Chacals, qui préfèrent l'ignorer. Il ne reste dès lors que la chambre principale à visiter, là où l'huile noire de Mealil semble s'être rendue. Au milieu d'une vaste salle ovale, la dépouille conservée de l'ancien chef des Ishfal repose sur une stèle de pierre, entourée des richesses et des offrandes de son peuple. Un malaise saisit nos Chacals, en qualité de ritualistes : Kaay déduit que l'âme de Mahazra est toujours attachée à son corps, comme le voulaient les traditions des Luathi anciens, et qu'il doit opposer résistance à la tentative d'intrusion de Mealil. Puisque le Labasu souhaite récupérer sa dernière amphore, la Meute se scinde en deux : Takari se jette vers la trésorerie avec les ingrédients nécessaires au rituel d'exorcisme, alors que Nykos et Kaay fouillent les amphores de grès et d'argile à proximité de la stèle. Leur intrusion provoque un sursaut victorieux chez Mealil, qui prend contrôle du corps de Mahazra : se redressant, il menace les Chacals, puis rejoint à son tour la salle des trésors. La dernière partie de son essence s'y trouve sans doute.
Alors que Takari saisit l'amphore au nez et à la barbe de Mealil, il aperçoit nettement des Rapiuma se relever dans l'ossuaire, prêts à secourir celui qu'ils pensent être leur maître. Pour autant, le véritable Mahazra s'exprime par à-coups, signifiant aux Chacals qu'il n'a pas abandonné la lutte. Lorsque Kaay rejoint la salle principale, il offre ainsi à Mahazra prières et encouragements, permettant à l'ancien chef de reprendre le contrôle de son corps quelques instants, assez pour intimer l'ordre à deux de ses sbires d'attaquer sa dépouille, plutôt que les Chacals. Les Rapiuma restant fondent sur Kaay et l'abattent, laissant le Gerwa pour mort. Lorsque Nykos descend les escaliers à son tour, il suit l'idée de Kaay et incite Mahazra à commander ses serviteurs, pendant que Takari se faufile hors de portée du Rathic de la maladie. De rage, Mealil abat un Rapiuma avant d'affronter Nykos. Si les gestes maladroits du Labasu n'atteignent pas le Melkoni, celui-ci constate à quel point ce monstre semble inébranlable. La tension monte encore d'un cran. Corrompus par leur simple existence de non-morts, les sbires contrôlés par Mahazra sombrent à nouveau entre les mains du Labasu et de son influence malfaisante. Face à une telle opposition, nos Chacals décident de rompre la mesure. Nykos embarque Kaay inerte sur son épaule, puis Takari quitte le Mirim avec l'amphore, poursuivi par Mealil. Les Chacals rejoignent leur charrette, en libère la monture, puis Takari s'enfuit à dos de cheval, suivi par Nykos et Oka à pied. Lorsque Mealil se rend compte qu'il ne pourra pas rattraper sa cible, il abat le pauvre Oka, puis quitte la dépouille de Mahazra pour reprendre sa forme miasmatique originelle. Bien plus rapide, il rattrape Takari, dont les prouesses à cheval n'égalent pas celles de son père. L'Alkitar a mis pied à terre et entame le rituel au même moment. Sa volonté lui permet de résister aux tentatives d'intrusion de Mealil dans son esprit. Il trempe les deux figurines de cèdre et de tamaris dans l'huile de l'amphore, puis récite la première prière du rituel d'exorcisme.
Écoute-moi, ô Labasu, ô Rathic,
dont le toucher nous inflige la maladie.
J’ai saisi tes yeux errants,
j’ai saisi ton toucher maléfique,
j’ai saisi tes pieds vagabonds,
j’ai lié tes bras.
Que Alwain mette fin à ton corps —
il te jettera dans le feu, l’eau et la terre.
Sourd aux tentations de Mealil, Takari enflamme les statuettes enduites de l'essence du Labasu, et prononce la seconde incantation.
J’allume le feu comme le soleil éclaire les ténèbres.
Toi, ô Labasu, ô Rathic,
fonds, dissous-toi, désintègre-toi !
La fumée de ta souillure s’élèvera vers les cieux —
le soleil brillera plus fort que tes braises.
Alwain te coupera du pays des vivants.
Mealil faiblit, sa connexion au monde des vivants s'amenuise. Takari jette alors l'eau de la rivière Amwa sur les cendres des figurines, puis enchaîne avec la troisième incantation.
Que la pureté de la mer brise ton essence,
que les eaux de l’Amwa libèrent ta maladie,
et que la terre, comme le fleuve,
redevienne pure une fois encore.
L'angoisse du Labasu semble se cristalliser. Dans un dernier effort, le jeune Chacal achève le rituel en enterrant les cendres humides dans le sol des collines côtières voisines du Mirim. Puis il incante une dernière fois.
Que la terre te retienne,
que la terre te calme,
que la terre te cache,
que la terre t’empêche d’avancer,
que la terre te recouvre
et te garde à l’écart de la lumière d’Alwain.
Enfin, Mealil disparaît, emportant avec lui sa malédiction et la menace qu'il faisait planer sur le Zaharet. Nykos et Takari soignent Kaay et Oka, qui ont miraculeusement survécu à l'affrontement, puis ils délibèrent sur le sort des objets trouvés dans la tombe de l'ancien seigneur Ishfal. Le Gerwa entend ne pas déranger les morts et plaide pour que ses camarades en fassent de même. À l'inverse, Nykos insiste sur la chance inouïe qui se présente à eux d'empocher un trésor royal et d'assurer leur prospérité. Takari tente de trouver un compromis, comme pour jouer le médiateur entre les deux. Au final, la Meute se repose plusieurs jours sur place, élargissant l'entrée du Mirim pour en extraire le gigantesque bœuf de bronze ouvragé qui gardait la première salle. Cette épopée improbable leur vaut de traverser les plaines et la côte avec leur trophée sur roulettes jusqu'à Ameena Noani, où Toara et Abishai sont ravies d'entendre la nouvelle de leur victoire. Lorsqu'Abishai prend congé, Toara rappelle aux Chacals qu'elle est plus qu'intéressée à travailler avec eux. Ses visions lui font croire que la guerre va bientôt s'abattre sur Ameena Noani, bien qu'elle ne sache si Kroryla en sera responsable - comme le suggèrent les tractations sournoises d'Orsem Honess avec Glykera - ou si Sentem s'en chargera, peut-être en représailles des accords établis par le Nord avec Mayrah Vedil.
Dans les semaines qui suivent cette aventure, Kaay se résout à abandonner sa carrière de Chacal. Il entend profiter de sa résidence à Orsem Kitan pour étudier les mystères de l'alchimie Heka, quitte à consacrer du temps à la formation de ses successeurs. Il s'entend avec Hen-He-Net, de passage chez lui pour la saison, afin qu'elle lui recommande un Luathi bien disposé, capable de prendre sa place auprès de la Meute. Takari, quant à lui, profite de sa victoire sur Mealil pour inscrire cette épopée à même sa peau, comme le veut la coutume Trauj. Des fondateurs de la Meute, il ne reste désormais plus que Nykos, qui contemple encore l'avenir qui se dessine pour lui à l'horizon. Kémidou s'est perdu dans ses recherches occultes sur la Route des Rêves. Kaay entretient un havre de connaissance au sud de la Route de la Guerre. Et le très honorable, l'illustre, l'héroïque Ma'hashin n'est plus, lui qui s'est sacrifié pour donner un avenir à sa Meute. Comment le Rylareia compte-t-il écrire le dernier chapitre de sa légende ?