Personnages présents
- Adalbert d'Adalatte, noble transfuge de Cidaris ;
- Carys Serrel, sorceleur discret de l'école de la Vipère ;
- Ragnar, redoutable Skelliger qui fraie avec le Nilfgaard ;
- Yorath, subtil mage du Nilfgaard.
Date de la séance
7.02.2021
Déroulement de la séance
Les protagonistes, partisans du Nilfgaard, finissent leur repas tardif dans la taverne, cependant que celle-ci se vide de ses clients. La tenancière, dernière debout, les informe des croyances populaires, convaincues comme tant d'autres que la fille adoptive du Prêtre est responsable d'une malédiction qui frappe le village, à l'instar de sa mère qui fut un véritable fléau pour Bois-sur-Ars il y a 15 ans. Après avoir partagé leurs impressions sur cette curieuse affliction, nos héros se retirent dans la Maison des Pèlerins pour une nuit de repos.
Malheureusement, la nuit se veut des plus troublées : le Chevalier Iarfhlaith se réveille, bouillant, et ouvre la porte donnant sur le village. Ce geste incompréhensible laisse un vent glacial assaillir les autres dormeurs, déjà transis par le froid. Yorath confirme que le Chevalier est malade, attisant d'autant plus sa curiosité. Pourtant, impossible d'en savoir plus pour l'instant. Plus tard, tous sont réveillés par les cris hystériques de villageois qui hurlent "au feu" : deux maisons brûlent, et les efforts de Carys et d'Adalbert pour contenir l'incendie ne suffisent pas à protéger deux autres battisses des flammes. Sous les ordres de Sir Adalbert, les villageois secourent le jeune Connla, tombé inconscient dans l'écurie en tentant d'en libérer les chevaux. Il restera 48h alité, ayant inhalé énormément de fumée au cours de sa mésaventure. Ragnar secoure une villageoise sur le point de se noyer alors qu'elle pense - manifestement à tort - être immolée, pendant que Yorath utilise un sortilège de ronce pour bloquer un autre malheureux qui s'apprête à sauter d'une maison intacte qu'il croit en feu. Au milieu de la cohue, alors que l'équipe tente de coordonner leurs efforts, un groupe d'hystériques danse, bientôt rejoint par la naïve Jolana qui profite de l'élan festif, insensible à l'incongruence de la situation. Le Chevalier Iarfhlaith disperse les danseurs, puis titube difficilement jusqu'à la maison des pèlerins. L'affaire semble plus ou moins maîtrisée.

Le lendemain, en fin de mâtinée, le groupe se réveille en forme et se rend au Temple de Melitele, afin d'y interroger le Prêtre. Le Chevalier Iarfhlaith les a devancés, préparant une battue pour retrouver "la sorcière" coupable des malheurs nocturnes du village - Jolana, en vérité. Le groupe s'interpose, déclenchant une redoutable joute verbale. Chacun à son tour, Iarfhlaith et Adalbert tentent d'imposer leur volonté par leur rang, pendant que Yorath utilise sa langue venimeuse pour ridiculiser le Chevalier. Carys et Ragnar optent pour une intimidation dans les règles, plus musclées, imités en vain par les nombreux paysans qui soutiennent Iarfhlaith Meirgin. Pour autant, l'homme finit par céder, sa résolution flanchant face aux nombreuses menaces - tant directes que hiérarchiques - que leur font miroiter ses opposants. Adalbert intime aux paysans de se joindre à eux pour retrouver la jeune Jolana, qui s'est enfouie dans la forêt alors que les premiers fermiers zélés se lançaient à sa poursuite.

La traversée de la forêt se veut difficile, puisque les paysans comme les pisteurs du groupe se perdent fréquemment. En premier lieu, ils tombent sur la dépouille d'un villageois éventré. Ensuite, les villageois les mènent à un petit bosquet où poussent différentes plantes médicinales utilisables par Carys. Peu après, ils découvrent le festin de deux loups qui dévorent trois paysans morts : les chassant promptement, la battue les suit dans l'espoir de découvrir une piste intéressante. Un lycanthrope sauvage assaille les loups, puis prend la poudre d'escampette lorsqu'il se sent assailli par de nombreux ennemis. Bien qu'Adalbert est persuadé que le "lycanthrope" n'est qu'un homme fou et déguisé, cette rencontre suffit cependant à faire vaciller la détermination des autres traqueurs. Leurs chances de survie sont maigres si d'aventure, le monstre leur tend une embuscade. Pourtant, l'équipe continue à suivre les loups blessés jusqu'à la tombée de la nuit, où les canidés rejoignent leur chef manifeste. Le large Warg protège la jeune Jolana, assommée au pied d'un paysan mourant, qui s'est éventré lui-même pour se "libérer des démons du feu". Autour d'eux, nécrophages et loups se livrent une lutte mortelle, bientôt rejoints par les paysans et le groupe, qui chassent prestement les goules hors de la zone. À proximité, la maison calcinée de la "sorcière" offre un abri opportun pour les humains peu enclins à rejoindre le village de nuit. Malheureusement, le feu de camp embrase la maison pendant que les protagonistes se reposent, les forçant à quitter leur refuge de nuit pour gagner la lisière de la forêt.
En rouge : la vision nocturne des quelques goules restantes
En chemin, la petite troupe trouve une autre victime de l'étrange éventreur qui sévit dans les alentours : elle montre des signes d'amputation des doigts, datant de la "malédiction" d'il y a quinze ans. Puis, de retour au village, Adalbert découvre que sa vigie a, elle aussi, été éventrée. Au Temple, Jolana - toujours muette - remercie le groupe avec du bon pain de blé, caché par le Prêtre, alors que celui-ci s'avère vite introuvable. Des traces de lutte témoignent d'un possible sort funeste : sa chambre est sens dessus dessous, son lutrin renversé et des pages de l'épais volume qu'il soutenait ont été incinérées. Yorath tente de reconstituer, tant bien que mal, le mystère des pages disparues pendant que Ragnar et Carys interrogent les villageois à la taverne. Adalbert s'enquiert de l'état du Chevalier, puis visite le Talemelier, qui lui montre comment il produit le pain du village. Yorath découvre que l'ouvrage, signé d'un savant d'Oxenfurt, porte entre autres sur "le Mal des Ardents", une maladie dont le Mage a vaguement entendu parler. Elle se transmet par des voies encore inexpliquées, mais un changement radical d'environnement permet généralement d'enrayer sa progression. Parmi les symptômes les plus courants, les hallucinations et les "engelures" constituent les plus flagrants, ces dernières se développant à plus long terme. Reste alors à expliquer la présence du lycanthrope...
Le groupe passe en revue l'essentiel des villageois, sans que le médaillon de Carys ne vibre, indiquant que le loup-garou n'est pas parmi eux. Une visite des champs de seigle ne fournit guère plus d'informations, sinon que la vieille Hava a aussi été assassinée, puis dissimulée près de la rivière. Forts de représenter le Nilfgaard conquérant et en l'absence d'autre autorité plus légitime, nos héros convoquent les villageois. Adalbert les informe que la malédiction est en fait une maladie - le... "truc qui brûle", pour "ne pas trop entrer dans les détails" - et qu'il leur faudra quitter le village pendant quelques temps, afin de se guérir de ce mal. Constatant que le Talemenier n'est pas présent, le groupe fait irruption chez lui. Là, le four prend feu sans raison, et la trappe qui mène au sous-sol ouvre la voie vers un véritable Enfer, au fond duquel un Fiélon Humain s'apprête à sacrifier le Prêtre Johann pour "punir ce village maudit".

De par leurs prouesses au combat, les protagonistes parviennent à maîtriser la bête sans subir son courroux en retour : Ragnar esquive la boule de feu lancée à son intention, Adalbert bloque les griffes véloces du démon in extremis d'un geste précis. L'indolente Jolana fait irruption durant le combat, marchant dans la lave qui encadre cette grotte infernale sans en faire cas. Se frayant un chemin parmi les guerriers, elle fixe le démon agonisant et prononce ses premiers mots : "Je te pardonne". Le monstre répond d'un râle, puis rend l'âme, marquant la fin du conflit. Alors que l'adrénaline redescend, les protagonistes retrouvent leurs esprits. À vrai dire, ils s'en doutaient un peu, mais cet Enfer sortait tout droit de leur imagination : au sol, le Fiélon n'était autre que Dusan, le Talemenier dont les raisons restent obscures. Le Prêtre Johann, libéré, mentionne bien le Mal des Ardents et le fait que Jolana est probablement la fille illégitime du boulanger, mais l'affaire reste cependant voilée de mystères. Pour autant, Adalbert, Carys, Ragner et Yorath ont assuré l'essentiel : le Prêtre est en vie, tout comme l'innocente Jolana, le Chevalier Iarfhlaith et son écuyer Connla. La mort du représentant de Nilfgaard aurait fatalement débouché sur l'extermination de Bois-sur-Ars, aussi nos héros peuvent-ils dormir le cœur léger : aujourd'hui, ils ont épargné bien des vies par leurs exploits.
