Scénario 1 : L'Arcane des Cinq Suppliciés
Le spectacle d'ombres chinoises s'ouvre sur la légende des Rançonneurs de Droit Divin, narrée par Riu Ru. À peine celui-ci a-t-il terminé son synopsis que Fernand remarque une flamme grandissante devant la scène : cette réjouissance n'était manifestement pas prévue par les organisateurs. Alors que la foule s'engorge tant bien que mal dans les couloirs étroits qui mènent sur la rue, Ki Qua propose à ses voisins directs de passer par la porte arrière du bâtiment. Le petit groupe improvisé s'exécute et tombe sur Riu Ru, le marionnettiste, assommé au-devant de la scène, sans que son agresseur n'ait laissé aucune trace. Jeanne et Qua le prennent en charge jusqu'à la sortie du bâtiment, puis les deux gentlemens - Jacques et Fernand - prennent leur relais.
Riu Ru tente de mener le groupe chez son maître, en leur indiquant les directions à prendre dans le dédale que constitue le Quartier de la Chaussée d'Antin. Quelques minutes sont nécessaires à Fernand pour remarquer que leur guide n'est pas à son aise : souffrant sans doute d'un effet de bord de sa commotion, il les fait tourner en rond, alors que l'incendie engouffre la salle de spectacle et menace de se propager à tout le quartier. Jeanne met à profit son sens de l'orientation pour pointer le chemin d'une vraie sortie. En passant par des bâtiments apparemment désaffectés, les rescapés distancent la menace des flammes. La tension refuse néanmoins de chuter : depuis la rue, Jacques perçoit des appels à l'aide et des râles de douleur en provenance d'une cave. Mû par son devoir de médecin, il pénètre dans le bâtiment, suivi par Qua. Jeanne et Fernand, eux, "profitent de l'instant pour appliquer des premiers soins" à Riu Ru.
Dans la cave, Qua et Jacques tombent sur une sinistre démonstration de torture : cinq hommes asiatiques ont été épouvantablement suppliciés, chacun à la manière des éléments chinois (métal, eau, bois, terre, métal). Ils semblent condamnés, leur état de santé étant trop dégradé pour qu'ils puissent être déplacés sans matériel médical. Au milieu des cinq hommes, une femme en larme est retenue prisonnière. Alors que Qua et lui la libèrent, Jacques est pris d'une étrange hallucination : au fond de la cave, il aperçoit un homme vêtu comme un marchand ambulant chinois, distribuant à la foule alentour des biscuits porte-bonheur. Cette vision s'efface lorsqu'il tente de toucher l'étrange individu, sous le regard dubitatif de Qua pour qui la priorité reste de protéger la prisonnière. Cette dernière n'est qu'à moitié consciente : elle murmure "Wo de xing ming shi Liu Chen" ("Mon nom est Liu Chen") à ses sauveurs, avant de sombrer.
Enfin, le groupe parvient à se frayer un chemin jusqu'à une rue bondée. Fernand demande à un pompier de les amener à l'hôpital le plus proche, où les deux blessés - Ru le marionnettiste et la mystérieuse Liu Chen - sont pris en charge par le personnel. Si tous ont été ébranlés par l'événement, Qua a littéralement été traumatisée : tous ses membres tremblent, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Alors que Chen est emmenée par les infirmiers, elle refuse de la quitter des yeux et exige de rester avec elle pour lui poser des questions. Ironie du sort, personne ne la comprend, car elle ne parle pas français. Jacques ne souhaite pas non plus lâcher le morceau : il improvise une histoire, selon laquelle il est médecin, Qua est la soeur de Liu Chen et il aimerait pouvoir la prendre en charge. Nul ne saura jamais pourquoi la réceptionniste réagit ainsi, mais plutôt que d'accéder à sa requête (certes trop pressante pour être parfaitement honnête), elle préfère appeler la police. Trois officiers déboulent quelques minutes plus tard pour interpeler les deux suspects. Jacques se laisse faire, alors que Qua - prise de panique - tente de s'échapper. Dans une courte poursuite, elle est rattrapée deux policiers, mais parvient à se libérer à nouveau et file en direction de son quartier de résidence. Au poste, Jacques est mollement réprimandé par l'officier supérieur, mais cette fâcheuse affaire s'arrête là : la police de Paris a mieux à faire que d'enquêter sur chaque cas sans incidence qu'on lui soumet. Tard dans la nuit, Jeanne, Jacques, Fernand et Qua trouvent enfin le repos - certains plus difficilement que les autres.