Personnages présents
- Sahid Singood, révolutionnaire flamboyant ;
- Allistair, Data Djinn freluquet ;
- Rumpelstiltskin, pilote tête-brûlée ;
- Bullus, négociateur musclé ;
- Hassad Bryner, géant calme.
Date de la séance
10 avril 2022
Déroulement de la séance
Accostant le long de la colline sur laquelle fut bâti le palais de Sul-Mahala, l'équipage du Gilgamesh accepte de laisser Jarja cacher le navire et attendre en sécurité. Nos vaillants héros entament l'ascension de la colline, de terrasse en terrasse, enjambant ruisseaux et rivières jusqu'à ce qu'ils identifient une lumière au sommet de la tour centrale, ainsi qu'une ombre humanoïde se faufilant dans les sous-sols du palais accessibles à travers les crevasses creusées par les flots. Hassad, Sahid et Rumpel décident d'emprunter les sous-sols, tandis que Bullus et Allistair continuent le chemin par en-haut, accompagnés d'Akouba.
Alors que l'équipe "terrasse" doit enjamber un pont de fortune à la merci d'une rivière sauvage, l'équipe "sous-sol" découvre que les habitants du palais ont mal tourné : rongés par l'Obscurité entre les Étoiles, ils ne sont désormais plus que des coquilles habitées de mal, prêtes à les dévorer à la moindre provocation. Les deux équipes se fraient un chemin jusqu'à la tour centrale, pour y découvrir d'autres surprises macabres : entre le délabrement ambiant et ces étranges statues humaines de charbon, tout semble indiquer que quelque maléfice sévit encore ici. Le groupe escalade les marches fragiles de la tour jusqu'au sommet, où l'une des ravisseurs les interpelle. Nos héros l'amadouent en lui remettant les derniers ordres de Salamah ach-Abaud, puis l'abattent sans ménagement lorsqu'elle baisse sa garde. Un destin similaire attend son compagnon, pourtant caché en embuscade. Rumple le paralysie, Bulluce le ligote, Hassad l'intimide et Sahid le provoque. C'est en particulier ce dernier point qui pousse l'agent du Martyr, impassible face à l'intimidation, à révéler le nom du chef de l'opération : le prieur Chabaun Kheml, boucher de Zahedan, béni des "Séraphins" qui sont venus le voir en personne il y a quelques jours. Il s'agira de ses derniers mots, sa dépouille rejoignant bientôt le petit bassin en contrebas, où baignent les cellules de stase vides. Allistair, quant à lui, ressent par sa connexion mystique les derniers instants de l'Émissaire aux mains de trois femmes vêtues de longues robes blanches - une vision qu'il ne comprendra que plus tard. Est-ce en lien avec l'apparition mystérieuse de ce vaisseau improbable - une sorte de papillon blanc qui absorbe la lumière - qui disparaît aussitôt vers une destination inconnue ?
Le groupe choisit de couper le brouillage radio, dévoilant de fait une anomalie. En réponse, le commando martyr basé dans l'hôpital voisin se déploie. Le bluff impensable du capitaine Sahid permet cependant de calmer la situation : se faisant passer pour le Martyr décédé, il prétend qu'une erreur technique est responsable de la désactivation du brouilleur. Hassad parvient à recalibrer la machine pour qu'elle brouille toutes les fréquences sauf la leur, et l'équipe se décide à attendre la nuit pour rejoindre l’hôpital par le petit pont de terre qui relie les deux collines. Là, Hassad tente de désarmer les grenades enterrées, mais ne parvient qu'à en déclencher une, lançant officiellement les hostilités. Bulluce parvient à abattre deux martyrs avant que ceux-ci ne prennent position à l'intérieur du bâtiment, le forçant à abandonner sa position depuis la Tour du palais. Le reste du groupe a maille à partir avec les systèmes de défense de la base, si bien qu'une escarmouche de proximité s'engage à l'entrée du bâtiment. Dans la foulée, la redoutable armure vivante du prieur absorbe les tirs de Bulluce, mais l'Épée Dura de Sahid lui tranche une artère, le laissant pour mort.
Sur ces entrefaites, des drones aux couleurs du Martyr bombardent le bâtiment, épargnant nos héros pour qui l'épreuve inflige plus de peur que de mal. Pénétrant dans la base, ils découvrent une prêtre que Rumpel maîtrise promptement, et les combats se poursuivent dans les couloirs du bâtiment jusqu'à l'anéantissement des ravisseurs, désormais dépourvus de chef. Les cellules de l'hôpital révèlent plusieurs mystiques survivants, dont Noor, mais l'Émissaire est bel et bien mort : torturé jusqu'à l'agonie, ses orifices noircis suintent d'un liquide qui invite à la prudence. Alors que nos protagonistes inspectent la dépouille, un phénomène transcendantal se produit : entrant en résonance avec le chant funèbre de l'Émissaire décédé, ils sont transportés dans un monde différent, où ils rencontrent une petite personne qui se présente comme l'hôte de l'Émissaire. Voici ses paroles :
« Nous nous rencontrons enfin. Veuillez me pardonner ces circonstances particulières, mais mon hôte a été détruit et ne peut plus parler pour moi. Pauvre hère. Je suis parvenu à réparer les dégâts causés par les émanations de la géante gazeuse et résister aux vaines tentatives de torture des martyrs, mais il semblerait que nos anciennes némésis m’aient finalement rattrapé. »
« Nous ne disposons que de peu de temps. L’ennemi a fait progresser ses plans beaucoup plus loin que prévu. L’incident de Taoan n’était que le début. Le Papillon Blanc continuera de fragiliser la barricade que vous avez construite il y a tant d’années. Ses agents se réveillent et mes frères et sœurs sont en danger. Nous espérions vous atteindre plus tôt, mais la chanson n’était pas assez forte. Ensemble, nous espérons faire remonter à la surface vos souvenirs oubliés et vous préparer à la tempête à venir, mais l’ombre ailée menace tout. Tomberez-vous, vous aussi, comme je l’ai fait ? Je ne suis qu’un écho de mon être véritable, un oiseau chanteur dont les notes fragiles ne vivent que dans les vibrations des fenêtres des temples, dans l’écho des pas sur un sol de marbre et dans le soupir du vent. Sans les autres, la chanson ne sera jamais assez forte et sans la chanson, il n’y a pas d’espoir pour le Troisième Horizon. »
« Le papillon a cherché à me détruire en extirpant l’énergie des ténèbres. Quelque chose est sur le point de traverser. Nous nous reverrons, mais pour l’instant vous devez retourner chez vous. »
À ces mots, l'équipage du Gilgamesh est renvoyé dans les Marais, où il affronte la conséquence terrible des pouvoirs funestes déchaînés pour arracher l'Émissaire à la vie. Une fissure d'Obscurité vivante prend forme sous leurs yeux, et s'attaque à leur esprit, à leur âme. Ce n'est qu'après avoir vidé les lieux de l'Obscurité - par la foi, les armes et la chance - que l'indicible menace disparaît, non sans avoir laissé des traces sur l'esprit de ses victimes. Nous y voilà enfin : l'Émissaire a été retrouvé, ses ravisseurs abattus, et le Gilgamesh est voué à devenir la propriété exclusive de son équipage en récompense de cet excellent travail. Pourtant, il reste bien des questions sans réponse - bien plus que lorsque nos héros acceptèrent l'offre de la juge Kurahan - et l'étrange entrevue avec l'Émissaire appelle à y répondre.